L'Histoire 469 2020 03.pdf

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Une mémoire
européenne
D
epuis longtemps la guerre
franco-prussienne de 1870
était une « guerre oubliée ».
Les deux guerres mon-
diales du xx
e
siècle, aux di-
mensions apocalyptiques,
en avaient submergé la mémoire. La
Commune de Paris, surgie du conflit en
1871, a contribué, par son retentisse-
ment universel, à éclipser l’affronte-
ment entre Napoléon III et Bismarck,
menacé d’être réduit à un épisode d’une
histoire-bataille bien démodée.
Pourtant, la guerre et la défaite de
1871 ont hanté les esprits français jusqu’à
la veille de 1914, comme le montre le
beau livre de Claude Digeon
La Crise al-
lemande de la pensée française (cf. p. 89).
Victor Hugo en a été l’acteur le plus cé-
lèbre, revenu d’exil, frémissant de patrio-
tisme dans un cœur pacifique, présent à
Paris pendant tout le siège ; les poèmes
de
L’Année terrible,
dédiés à Paris,
« ca-
pitale des peuples »,
font partie de notre
patrimoine culturel :
« Prêcher la guerre
après avoir plaidé la paix ! »
Maupassant,
Daudet, Erckmann-Chatrian, Huysmans,
Zola et combien d’autres en ont tiré
des intrigues et des personnages qui
peuplent la grande littérature, au prix
parfois du scandale, comme les six
nouvelles des
Soirées de Médan,
dont
Boule de suif
est le chef-d’œuvre. La dé-
faite a inspiré aussi les sombres considé-
rations sur l’identité française de Taine
et de Renan, qui vont nourrir un néo-
traditionalisme pétri de scientisme, une
autocritique de la France démocratique.
Pendant une vingtaine d’années, la Re-
vanche fut « reine de la France ». Certes,
avec le temps, cet esprit de revanche s’est
dissipé ; on cessa de rêver la reprise des
« provinces perdues » à coups de canon.
Ne nous laissons pas abuser par la cari-
cature des bataillons scolaires dressant
les petits Français en vue de la guerre
nécessaire. Réintégrer l’Alsace-Lorraine
n’est pas tombé dans l’oubli, mais ce se-
rait de manière pacifique, juridique, di-
plomatique. La Revanche fut toutefois
la matrice du nationalisme, celui d’un
Paul Déroulède, dont les poèmes guer-
riers furent appris dans les écoles. Aux
frontières l’Allemagne s’est substituée à
l’Angleterre dans la figure de l’ennemi
« héréditaire » : les crises diplomatiques
de 1905 et de 1911 ont fait resurgir le
spectre de l’invasion. La littérature, le
théâtre, bientôt le cinéma, ont tisonné
les braises d’une mémoire encore vive.
Les historiens
d’aujourd’hui ont
pris l’habitude de
regarder cette guerre
d’une autre façon ;
on est désormais
attentif à ses réalités
internationales
Les historiens d’aujourd’hui ont pris
l’habitude de regarder cette guerre
d’une autre façon ; on est désormais
attentif à ses réalités internationales et
à ses effets de longue portée. Ainsi, ce
n’est pas seulement l’unité allemande
qui est achevée, mais aussi l’unité ita-
lienne : en rappelant le corps expédi-
tionnaire français protégeant le pape,
Napoléon  III permettait à Victor-
Emmanuel II d’entrer à Rome.
Dans la guerre elle-même, on s’inté-
resse à la place des femmes et des enfants,
si présents dans les récits littéraires ; on
s’attache au sort des prisonniers. Sous
l’affrontement franco-allemand, on dé-
couvre l’aide humanitaire, les interven-
tions de la Croix-Rouge qui s’internatio-
nalisent ; l’affirmation en Suisse et en
Belgique du principe de neutralité pro-
mis à un bel avenir. Bref, à l’aune de nos
préoccupations actuelles, cette guerre
s’est rapprochée de nous. Renouveler
le questionnaire, disait Paul Veyne : il
y a un autre regard à porter sur cette
guerre, un regard européen. 
n
L’Histoire
L’HISTOIRE
/ N°469 / MARS 2020
4
/
n
Vercingétorix
Forum
VOUS NOUS ÉCRIVEZ
en question
On peut lire dans la critique du
livre de Laurent Olivier
César
contre Vercingétorix
(Belin
2019,
L’Histoire
n° 466) que
« le personnage de Vercingétorix
a été “inventé” au
xix
e
siècle ».
Or nos connaissances sur
Vercingétorix sont bien réelles
et s’appuient essentiellement
sur le livre de César, la
Guerre
des Gaules :
si Vercingétorix a
été inventé, c’est par ce dernier,
et non par le xix
e
siècle. Ce type
d’énoncé nourrit une tendance
déconstructiviste dont les
Gaulois sont souvent victimes,
sous prétexte que tous les
Français auraient jadis dû
apprendre la formule
« Nos ancêtres les Gaulois ».
Pourtant, celle-ci ne se trouve
dans aucun des manuels
scolaires anciens que j’ai
rassemblés à ce jour.
Jacques Richard
Pieds bandés et
« arriération » chinoise
alentine Guernon a lu
avec grand intérêt l’ar-
ticle de Clément Fabre
« Ouvrir la Chine, un fantasme
européen » dans notre dossier
consacré aux «  guerres de
l’opium » (n° 467) :
« L’auteur
met en avant la figure mécon-
nue du médecin-missionnaire
comme agent de la pénétration occidentale en
Chine. Or, le texte est illustré par la photographie
d’un pied bandé, qui cristallise encore aujourd’hui
une bonne part des fantasmes occidentaux sur la
Chine et ses traditions : quel rôle les médecins
ont-ils joué dans la construction et la diffusion de
ce stéréotype ? »
V
ou Fernando
Je vous remercie pour le
superbe
Atlas historique
mondial
(Les Arènes, 2019),
où s’est glissée une petite
erreur : Fernand de Magellan
est présenté dans les
expéditions portugaises p. 248
et espagnoles p. 250. Dans
mes souvenirs, il était bien
portugais.
Théo Mertz
n
Ferñao
La réponse de la rédaction
Magellan était bien portugais,
mais, mécontent de son
souverain Manuel I
er
, il passa
au service de Charles Quint.
L’expédition qui acheva
le tour du monde était donc
espagnole.
La réponse de Clément Fabre
Les médecins se sont beaucoup intéressés
au bandage des pieds des femmes chinoises.
Ils se sont efforcés d’en déterminer les
conséquences, à la fois anatomiques et
sanitaires, et les plus critiques d’entre eux y ont
vu l’une des causes de la « dégénérescence »
chinoise. Mais ce sont surtout les missionnaires,
puis les élites chinoises réformistes, qui
ont fait des pieds bandés le symbole de
l’« arriération » chinoise et de l’asservissement
des femmes. Je recommande sur ce sujet la
lecture des travaux de Dorothy Ko.
La réponse de la rédaction
Certes l’existence de
Vercingétorix est
historiquement attestée,
d’où le terme « inventé »
entre guillemets. Le propos
de Laurent Olivier est
d’inventorier la manière
dont le personnage a été
successivement réinterprété
depuis le xix
e
siècle.
n
Annonce
Philippe Durand donne
sa collection de
L’Histoire
à
partir du mensuel n° 22.
A venir chercher à Genève.
Vous pouvez le contacter au :
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RECTIFICATIF
> Dans le numéro des
Collections
n° 86 de janvier-mars 2020, p. 72 :
le concours Lépine a connu en 2001
sa 100
e
édition.
Ollivier l’oublié
J’ai apprécié comme toujours les analyses de
Michel Winock dans son article « Le rêve de la
république du centre »
(n° 466).
Je regrette simplement
qu’il n’ait pas parlé d’Émile Ollivier, que je considère
personnellement comme le prototype du centriste,
l’acteur principal de l’Empire libéral.
Romain Pigeaud
n
Émile
tirage au sort royal
J’ai lu avec plaisir l’article
d’Olivier Christin
« Fallait-il tirer au sort
les apôtres » (n° 467).
Au xviii
e
 siècle, l’État royal
a lui aussi utilisé le tirage
au sort pour se financer.
Le droit interdisant les
remboursements partiels
programmés, assimilés à de
l’usure, le roi a mis en place
des programmes pluriannuels
de loteries : certains contrats
étaient tirés et remboursés
chaque année, jusqu’à
amortissement complet
de l’emprunt.
Pierre Hébrard
n
Un
La réponse de Michel Winock
Vous avez parfaitement raison ; j’aurais dû
mentionner Ollivier parmi les figures authentiques
du centrisme. L’idée de consacrer une étude
à l’empire libéral et à cette figure politique est
assurément à retenir. J’y reviens brièvement dans
ce numéro
(cf. p. 46).
La rédaction de
L’Histoire
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L’HISTOIRE
/ N°469 / MARS 2020
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