L’Histoire 467 2020 01.pdf

(103827 KB) Pobierz
3’:HIKLSE=WU[YUV:?a@o@g@r@a";
M 01842
- 467 -
F:
6,40
E
- RD
L’édito
/
3
R
evue mensuelle créée en 1978,
éditée par Sophia Publications
8, rue d’Aboukir, 75002 Paris
Présidentetdirecteurdelapublication:
Claude Perdriel
Directeurgénéral:
hilippe Menat
P
Directeuréditorial:
aurice Szafran
M
Directeuréditorialadjoint:
uillaume Malaurie
G
Directeurdélégué:
ean-Claude Rossignol
J
Conceptiongraphique:
ominique Pasquet
D
Pourtoutequestionconcernantvotreabonnement
Tél.:0155567119
Courriel:abo.histoire@groupe-gli.com
L
’Histoire,
service abonnements
4, rue de Mouchy, 60438 Noailles Cedex
B
elgique : Edigroup Belgique, tél. : 0032 70 233 304
S
uisse : Edigroup SA, tél. : 0041 22 860 84 01
T
arif France : 1 an, 12 n
os
: 67 €
1 an, 12 n
os
+ 4 n
os
Hors-série. Collections
: 89 €
T
arif international : nous contacter
Achatderevuesetd’écrins
’Histoire,
24, chemin Latéral, 45390 Puiseaux
L
Tél.:0238334289
RÉDACTION,DOCUMENTATION,RÉALISATION
Tél.:
1 70 98 suivi des 4 chiffres
0
Courrielrédaction:
ourrier@histoire.presse.fr
c
Directricedelarédaction:
alérie Hannin (19 49)
V
Assistantesetcoordinatricesdelarédaction,
enchargedespartenariats:
V
éronique Rotondi, Claire Cellier Wallet (19 51)
Conseillersdeladirection:
M
ichel Winock, Jean-Noël Jeanneney
Rédactriceenchef:
éloïse Kolebka (19 50)
H
Rédactriceenchefadjointeresponsable
desCollections:
éraldine Soudri (19 52)
G
Rédacteurenchefadjoint:
livier Thomas (19 54)
O
Secrétairegénéralderédaction
:
 
Raymond Lévêque (19 55) assisté de Grégoire Morelli
Chefderubrique:
Ariane Mathieu (19 53)
Rédaction:
ulia Bellot (19 60), Lucas Chabalier,
J
Clément Fabre, Huguette Meunier, Fabien Paquet
Rédaction-révision-correction:
élène Valay
H
Directriceartistique:
arie Toulouze (19 57)
M
Servicephoto:
érémy Suarez-Lalouni (19 58)
J
COMITÉSCIENTIFIQUE
P
ierre Assouline, Jacques Berlioz, Patrick Boucheron,
Catherine Brice, Bruno Cabanes, Johann Chapoutot,
Joël Cornette, Anaïs Fléchet, Jean-Noël Jeanneney,
Philippe Joutard, Emmanuel Laurentin,
Julien Loiseau, Pap Ndiaye, Séverine Nikel,
Olivier Postel-Vinay, Yann Potin, Yves Saint-Geours,
Maurice Sartre, Claire Sotinel, Pierre-François Souyri,
Laurent Theis, Annette Wieviorka, Olivier Wieviorka,
Michel Winock
CORRESPONDANTS
D
ominique Alibert, Claude Aziza, Vincent Azoulay,
Antoine de Baecque, Esther Benbassa,
Jean-Louis Biget, Françoise Briquel-Chatonnet,
Guillaume Calafat, Jacques Chiffoleau,
Alain Dieckhoff, Jean-Luc Domenach,
Hervé Duchêne, Olivier Faron, Christopher Goscha,
Isabelle Heullant-Donat, Édouard Husson,
Gilles Kepel, Matthieu Lahaye, Marc Lazar,
Olivier Loubes, Gabriel Martinez-Gros,
Marie-Anne Matard-Bonucci, Guillaume Mazeau,
Nicolas Offenstadt, Pascal Ory, Michel Porret,
Yann Rivière, Boris Valentin, Sylvain Venayre,
Catherine Virlouvet, Nicolas Werth
Ontcollaboréàcenuméro
Jeanne Barnicaud, Pascale Comte (maquette),
Stéphanie Gadat, Chloé Le Rille, Agnès Poirson (SR),
Sophie Superbère (iconographie)
FABRICATION
Responsabledefabrication:
Christophe Perrusson (19 10)
ACTIVITÉSNUMÉRIQUES
B
ertrand Clare (19 08)
SERVICESADMINISTRATIFSETFINANCIERS
Responsableadministratifetfinancier:
Nathalie Tréhin (19 18)
Comptabilité:
eddy Merle (19 15)
T
MARKETINGDIRECTETABONNEMENTS
Responsabledumarketingdirect:
inda Pain
L
Responsabledelagestion:
sabelle Parez
I
VENTESETPROMOTION
Directeur:
aléry-Sébastien Sourieau (19 11)
V
Ventesmessageries:
IP Diffusion Presse,
V
Frédéric Vinot (N° Vert 08 00 51 49 74)
DiffusionlibrairiesPollen/Dif’pop’
T
él. : 01 43 62 08 07, fax : 01 72 71 84 51
COMMUNICATION
I
sabelle Rudi (19 70)
RÉGIEPUBLICITAIRE
Mediaobs
4
4, rue Notre-Dame-des-Victoires, 75002 Paris
T
él. : 01 44 88 suivi des 4 chiffres
Courriel : pnom@mediaobs.com
Directeurgénéral:
orinne Rougé (93 70)
C
Directeurcommercial:
ean-Benoît Robert (97 78)
J
Directeurdemarché:
hristian Stefani (93 79)
C
Publicitélittéraire:
uentin Casier (97 54)
Q
ResponsableWeb:
omain Couprie (89 25)
R
Studio:
rune Provost (89 26)
B
Gestion:
atherine Fernandes (89 20)
C
m
ediaobs.com
Humiliation ?
C
’est une notion qui d’ordi-
naire s’applique aux indivi-
dus et dont on sait quels ra-
vages elle peut causer, pour
eux-mêmes ou pour les
autres, même bien long-
temps après. Il est moins courant de l’ap-
pliquer aux sociétés. On s’y risque cepen-
dant à propos de l’Allemagne « vaincue
et humiliée » par le congrès de Versailles,
congrès de vainqueurs qui, en 1919,
n’avaient pas jugé utile de l’inviter à la
table des négociations. Le nazisme bien
sûr eut d’autres causes, mais le senti-
ment de n’avoir pas été traité dignement
laissa des traces durables que surent ex-
ploiter des chefs sans scrupules.
Ce sont les écrivains ou les philo-
sophes qui se sont approchés le mieux
du sujet. Rousseau, Céline, Max Sche-
ler (L’Homme
du ressentiment,
1912) ou
Nietzsche dans sa
Généalogie de la mo-
rale.
Faisant fond sur ces auteurs, Marc
Ferro, grand historien de la Révolution
russe, publiait en 2007 chez Odile Ja-
cob un livre un peu aventureux mais
stimulant,
Le Ressentiment dans l’his-
toire,
passant les révolutions, guerres
nationales ou mouvements de libéra-
tion
« au crible de cette force obscure »
dont les interférences contribuent à
l’intelligibilité du monde.
Guerres « de l’opium » : la formule ac-
cusatrice fut forgée par les détracteurs
britanniques qui jugeaient peu opportun
d’ouvrir les hostilités pour un si piètre
motif. Mais la trouvaille était belle, et le
nom s’imposa rapidement en Occident
pour désigner les deux conflits qui op-
posèrent la Chine à la Grande-Bretagne
(entre 1839 et 1842), puis à la Grande-
Bretagne alliée à la France (entre 1856
et 1860). L’enjeu était l’écoulement de
l’opium indien que des marchands bri-
tanniques faisaient affluer en quantité
dans ces années 1830, et dont la Chine
ne voulait pas. La guerre la « força » donc
à « s’ouvrir ».
La réalité, nous dit Xavier Paulès, est
plus nuancée. La Chine, qui exportait
en masse le thé, les soieries et les por-
celaines, était ouverte à un commerce
actif depuis le milieu du xviii
e
siècle au
moins – même si l’activité des étrangers
restait sous le contrôle des Chinois. Sur-
tout, le rôle des guerres de l’opium dans
l’affaiblissement de l’empire Qing ne fut
pas si décisif. L’empereur, nous dit Julia
Lovell, a probablement attendu 1840
pour comprendre qu’il était en guerre.
Comme le montre la carte
(p. 33),
bien
plus graves étaient les révoltes inté-
rieures : celle des Taiping déclencha une
terrible guerre civile qui fit 20 à 30 mil-
lions de morts, mille fois plus que la
guerre occidentale.
Le récit arrange tout
le monde : si la Chine
a connu un siècle
d’abaissement,
c’est qu’elle a été
sciemment asservie
et droguée par
les capitalistes
occidentaux
Pourquoi alors ce récit d’humiliation ?
Il arrangea les Occidentaux, qui diffu-
sèrent complaisamment des légendes de
plus en plus méprisantes sur une Chine
arriérée et despotique. Il arrangea aussi
les Chinois : c’est Sun Yat-sen, le premier
président de la République, qui, dans les
années 1920, se rapprochant de Moscou,
reprit à son compte la lecture de Marx sur
l’agression impérialiste. Elle fut populari-
sée depuis par le Parti communiste : si la
Chine a connu un siècle d’abaissement,
c’est qu’elle a été sciemment asservie et
droguée par les capitalistes occidentaux.
CQFD. Xi Jinping n’est pas en reste et le
« siècle de la honte » a de beaux jours de-
vant lui. Bien utilisée, l’humiliation est
aussi une arme. 
n
L’Histoire
PS : découvrez page 72 notre nouvelle
rubrique « Décryptage d’image » avec
ce mois-ci « Taolennou : un catéchisme
sur peau de mouton » par Joël Cornette.
L’HISTOIRE
/ N°467 / JANVIER 2020
4
/
australienne
Frantz Grenet, professeur au
Collège de France et époux de
la petite-fille d’un combattant
australien de la Somme, réagit
à « La revue des revues » du
n° 466, qui rendait compte de
l’article de Romain Fathi sur le
Mémorial national australien à
Villers-Bretonneux. Le musée
commémore bien, dit-il, une
« réalité historique, celle d’un
contingent où la proportion des
tués sur le sol français a été la
plus forte de tous les contingents
alliés de la Grande Guerre. Par
ailleurs ni le lieu du Mémorial,
ni sa dédicace n’ont été choisis au
hasard. C’est là que le front
franco-anglais sur le point d’être
enfoncé fut rétabli par les
Australiens. Quant à sir John
Monash, on lui doit des tactiques
économes en pertes humaines,
qui contribuèrent au recul du
front allemand dans les derniers
mois de la guerre. »
n
Annonce
n
Mémoire
Forum
VOUS NOUS ÉCRIVEZ
n
La « business history »
des montagnes
Michel Guex a lu avec grand
intérêt l’article « La “business
history” c’est hype ! » d’Hubert
Bonin (n° 463, p. 24). Il y était
question de l’engouement
pour l’histoire des entreprises.
Expliquer la durabilité des
établissements les plus anciens
et étudier à travers eux
les mutations de nos sociétés
constitue en effet un nouveau
champ historique. Michel
Guex, secrétaire de trois
des cinq « sociétés de
montagne » des communes
suisses de Blonay et Saint-
Légier-la-Chiésaz, nous en
donne l’exemple. Ces sociétés
qui devaient permettre à de
modestes agriculteurs de faire
valoir leurs droits et de gérer
leur patrimoine terrien
sont en effet remarquables
par leur longévité.
« Une partie
seulement des sociétaires actuels
sont des descendants directs
des hommes de 1414 mais nous
sommes en présence d’entreprises
aux racines fort anciennes.
Elles ont dû, su et pu évoluer
dans un cadre très étroit,
tant socialement que
géographiquement (une
quarantaine de km
2
), malgré les
contraintes politiques et surtout
économiques. Le plus ancien
document que nous possédions
est l’acte d’abergement en latin
accordé le 14 avril 1414. »
Les disparus d’Algérie
ous avez été nombreux à
réagir à l’article de Sylvie
Thénault sur les disparus
de la guerre d’Algérie dans le
n° 466. Pour Michel Perrin, il est
essentiel de ne pas oublier ces
drames, mais il aimerait en lire
plus sur les disparus de cette
guerre du fait de l’Armée de libération nationale al-
gérienne ou propres aux phénomènes de vengeance
(drame des harkis, disparus d’Oran en 1962, ou pri-
sonniers français du FLN tout au long du conflit, au
sujet desquels l’État algérien refuse encore toute
communication). Françoise Morat craint quant à
elle que ces révélations ne réveillent des plaies mal
cicatrisées chez les Franco-Algériens, voire qu’elles
ne sapent le travail des instances politiques et asso-
ciatives qui militent en faveur de la réconciliation,
notamment dans les banlieues.
V
Les réponses de Sylvie Thénault
Le choix de la rédaction était bien de prendre en
compte tous les disparus de ce conflit, et l’article
inclut les disparus français d’Algérie et les harkis
victimes d’enlèvements à la fin de la guerre.
Mais je comprends que vous souhaitiez qu’il leur
soit accordé plus de place et vous renvoie aux
références citées dans l’article : Raphaëlle
Branche,
Prisonniers du FLN
(Payot, 2014),
François-Xavier Hautreux,
La Guerre d’Algérie
des harkis
(Perrin, 2012), Jean-Jacques Jordi,
Un silence d’État. Les disparus civils européens de
la guerre d’Algérie
(Soteca, 2011). Par ailleurs,
mon expérience d’historienne (et de citoyenne)
m’incite à penser au contraire que le « vivre
ensemble » ne peut se fonder sur le refoulement
des maux du passé. L’avenir ne peut s’envisager
sans une connaissance de l’histoire dans toutes
ses dimensions, y compris les plus difficiles. Le
cas franco-allemand en témoigne : l’Union
européenne n’aurait pu se construire sans une
réconciliation fondée sur une histoire partagée
et critique. Les programmes en classe de
terminale suivent cette même logique en
proposant de traiter, au choix, les mémoires de
la Seconde Guerre mondiale ou celles de la
guerre d’Algérie avec l’objectif de favoriser un
rapport critique au passé de ces deux périodes
qui ont divisé la société française. Le reconnaître
ne me semble pas de nature à susciter des
ressentiments mais plutôt le respect.
Une lectrice cède sa collection
de
L’Histoire,
à partir du n° 92
pour le mensuel et du n° 1 pour
les
Collections de L’Histoire.
Rens. : 06 62 49 31 48.
RECTIFICATIFS
> Sur la photographie dans l’article
de Dominique Bourel « Einstein, une
icône mondiale » (n° 466, p. 26), la
formule manuscrite d’Einstein est
celle de la relativité restreinte et non
générale. Pardon à l’auteur et aux
lecteurs pour cette bévue qui nous a
valu un courrier abondant et indigné.
> Le photomontage illustrant
l’article de Johann Chapoutot
« Hitler était-il végétarien ? » (n° 466)
a été réalisé par John Heartfield.
> Denis Knoepfler (« On a retrouvé
le sanctuaire d’Artémis ! », n° 466)
précise que Tobias Krapf et
Thierry Theurillat sont les
principaux responsables sur le terrain
des fouilles d’Amarynthos.
La rédaction de
L’Histoire
est res-
ponsable des titres, intertitres,
textes de présentation, encadrés,
notes, illustrations et légendes. La
loi du 11 mars 1957 interdit les co-
pies ou reproductions destinées à
une utilisation collective.
Toute représentation ou reproduction intégrale ou
partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de
ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article
L.122-4 du Code de propriété intellectuelle).
Toute copie doit avoir l’accord du Centre français de
droit de copie (CFC, 20, rue des Grands-Augustins,
75006 Paris. Tél. : 01 44 07 47 70. Fax : 01 46 34 67 19).
L’éditeur s’autorise à refuser toute insertion qui sem-
blerait contraire aux intérêts moraux ou matériels de
la publication. Les nom, prénom(s) et adresse de nos
abonnés sont communiqués à notre service interne et
aux organismes liés contractuellement avec
L’Histoire,
sauf opposition motivée. Dans ce cas, la
communication sera limitée au service de l’abonne-
ment. Les informations pourront faire l’objet d’un
droit d’accès ou de rectification dans le cadre légal.
Origine du papier : Autriche
Taux de fibres recyclées : 0 %
Eutrophisation : PTot = +0,008 kg/tonne de papier
Ce magazine est imprimé chez
Elcograf Spa (Italie), certifié PEFC
Sauf mention contraire de son auteur, toute lettre parvenue
à la rédaction de
L’Histoire
est susceptible d’être publiée
dans le magazine. Par souci de brièveté et de clarté,
la rédaction se réserve le droit de ne publier que des
extraits des lettres sélectionnées.
Commission paritaire
n° 0423 K 83242. ISSN 0182-2411.
L’Histoire
est publiée par
Sophia Publications.
Président et directeur de la publication :
Claude Perdriel.
Dépôt légal décembre 2019.
© 2019 Sophia Publications.
L’HISTOIRE
/ N°467 / JANVIER 2020
Zgłoś jeśli naruszono regulamin